La frontière de l'ésotérisme
Il y a une mauvaise compréhension globale de ce que les taoïstes recherchent. Faut avouer que c'est un peu notre faute, car nous ne nous étendons pas spécialement sur le sujet. On a certains objectifs énoncés clairement et bien publics, du style « avoir une meilleure santé », « avoir l'esprit calme », « savoir qui on est », mais les vrais buts font partie de l'enseignement caché, ou plutôt, je devrais dire de l’enseignement « réservé ».
Mais pourquoi cacher des choses ? Ce serait pas un peu contradictoire, pour une voie soit-disant qui vise à améliorer l'humanité ?
Eh non, ce n'est pas contradictoire. Il y a des raisons, et si je vais revenir dessus dans cet épisode, j'en parlerai surtout dans les sessions live du mois de juin. Je pense que ce sujet de l'enseignement caché nécessite une interaction et une vraie discussion ! Disons pour l'instant que j'admets que nous, taoïstes, sommes fautifs. J'admets que si le grand public ne comprend pas toujours ce que nous cherchons, et qu'il ne comprend pas comment les différents outils peuvent s'articuler entre eux, ce n'est pas nécessairement parce que les gens sont cons, comme dirait Perceval. J'avoue... on a une part de responsabilité. Responsable mais non coupable, comme dirait un de mes ministres corrompus préférés !
Les gens ne comprennent pas ce qu'on fait. Ils perçoivent plein d'activités, plein de pratiques, qui, à première vue, n’ont aucun lien entre-elles, voire pire, qui semblent se contredire ! On a des art-martiaux (et pas qu'un) on a des Qi Gong (et pas qu'un), on a de l'alchimie interne, de l'alchimie externe, des rituels, de la magie, de la divination, de l'astrologie, du chamanisme, du rêve lucide, des sorties de corps, trois médecines, l'étude de textes, la méditation, l'étude des formes, ... tout cela a l’air d’un fatras pas possible. Franchement, on ne peut pas en vouloir à qui que ce soit de ne pas comprendre.